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Epilost
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30 juin 2014

Voir le Mans et mourir... (Ou comment j'ai fait 42 bornes en tracteur tandis que tous roulaient en porche)

Note : Certain d'entre vous le savent déjà, pour le autres : Je fait parti d'une équipe de Roller Derby depuis un peu plus d'un an, moi qui n'ai jamais été particulièrement sportif, je multiplie les défis, ravis de faire maintenant quelques chose de mes guiboles plutôt que de rester le cul sur un fauteuil.
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web

 

Voila... C'est fait... Je suis rentré chez moi, j'ai mangé (un peu), j'ai dormi (beaucoup) et j'ai cessé d'errer comme un zombie auquel on aurait soudé les articulations, je viens de faire les 24h du Mans en rollers (quads) et même si je n'en ai pas envie, je sais que j'y retournerais l'an prochain.

Le défi avait été présenté comme une proposition innocente sur les forums de l’équipe, et j'avais accepté sans trop savoir pourquoi, pour le fun... Un peu comme quand on prend un flyers complétement bourré que l'on est, et que l'on se retrouve trois fois pas semaine à se cogner à des types plus costaud que soit. Le Mans, je n'y étais allé qu'une seule fois, pour un match, et je n'avais jamais associé cette ville au monde de la course auto avant de voir un panneau indiquant "Circuit du Mans"... A cet instant mon cerveau s’éveillant lâchait "A bah ouais ! Les 24h du Mans... C'est au Mans !"

Le décors étant planté, je m'en vais (Mans vais ?) vous conter l’épopée partagée avec l’équipe:

 


= ROLLER DERBY CALAISIS =
Au 24h du Mans en Rollers

une histoire de sang, de larmes, de sueurs, mais surtout avec des raviolis en boite pas cuit.

 

La semaine fut chargée pour moi mais elle ne concerne que très peu cette histoire, juste à elle focalisée mon attention ailleurs jusqu'au vendredi soir 18h ou après avoir récupéré les sacs des uns et des autres, je démarre mon véhicule de secours (Fury Ride étant encore chez le docteur des voitures) direction Amiens où je rejoins Wolfie Disaster. il est facilement 20h à mon arrivée et nous savons qu'il nous reste encore beaucoup de bornes à avaler avant de rejoindre le reste du crew.
L’équipe étant composée de 12 personnes (que je nommerai par leur pseudo) :
_Sneaky Blondie
_Sick
_Wolfie Disaster
_Benny Hit
_Frida Saccage
_Chucky
_Charles Assflavour
_Xena Tenta-lbator
_Bibu Profène
_Sorry Calamity
_Doc Mamba
_Et votre serviteur : Doctor Crowley

Premier Hic malheureusement, après avoir entendu Wolfie Disaster me dire à quel point elle était pressée de retrouver l’équipe qu'elle n'avait pas vue depuis belle lurette, un appel d'un coéquipier me fait savoir que non, le camping où nous sommes censé les rejoindre ne sera plus ouvert après minuit. Notre arrivée étant estimée aux environs de 00h45 je tente d'expliquer avec diplomatie que nous allons très certainement devoir roupiller dans la voiture, sur un parking, à moins de 200 mètres de nos camarade... Ambiance...
Nous parvenons toute de même aux grilles où je retrouve toute la team, embarrassée, mais soulagée de nous voir avec leurs sac et provisions. Les bagages sont rapidement lancés par dessus l'obstacle, et la manœuvre paraissait tellement amusante que l'idée fut évoquée de voltiger nous aussi par delà cette saleté de rideau de fer. La chose ne sera pas tentée, non seulement parce que les vigiles auraient pu en vouloir à toute notre équipe mais aussi parce que nous n'avions pas d'appareil photo sous la main. J'annonce cependant que j'ai oublié la photocopie de ma carte d'identité, problème que j'ai juré de régler au plus tôt le matin après mettre fait fusiller du regard...
Bon ! On recule et abaisse les sièges, on se couvre avec un duvet, c'est parti pour une nuit dans une voiture qui nous à déjà contenu plusieurs heures...

7h : H - 9h : Les bananes çaÿ cool

Le réveil se fait dans la moiteur de la rosée du matin et les courbatures d'une nuit épuisante. Conscient que ce n'est qu'un avant gout de ce qui m'attend, je rejoins les grilles sans les franchir et attend de voir l'un de mes coéquipiers, qui, je l'ai su plus tard, n'ont pas eu de meilleurs sommeil que le mien, certains campeurs étant particulièrement joyeux et bruyants ce soir là.
Seulement, un homme se présente au vigile, j’entends la conversation : il cherche une brosse à dents et veux se rendre en ville. Un problème ayant quelques similitudes avec le miens : je cherche un hôtel ! Pourquoi ? Parce que c'est ouvert le matin, avec de l'administratif et que ça détient plus que probablement une photocopieuse ! Très rapidement je saute sur l'occasion et demande à l'homme de l'accompagner dans sa quête.
Nous nous mettons donc en route dans une formidable épopée qui nous mènera au saint des saints, au Graal des Graal : La divine brosse à dent et la salutaire photocopieuse.

Après quelques minutes de marche, je me rend compte (encore embrumé que j'étais) que l'homme n'a pas de voiture, et comptais rejoindre la ville à pied. Ce qui représentait à peu près 10 kilomètre. Non pas que cela m'effrait mais le temps nous manquait. Je continuais tout de même, persuadé de trouver une zone commerciale sur la route. Espoir récompensé, nous tombons sur un super marché, et même une papeterie. Seulement, rien n'ouvrira avant 10h, beaucoup trop tard donc ... Nous rebroussons chemin, mais tel un éclair blanc, Charles Assflavour surgit au volant de son formidable cheval de fer. "Hoooo il est super, il va pouvoir nous emmener !" m'exclamais-je alors à l'attention de mon compagnon, ce qui plus ou moins voulais signifier "T'as vu ?! Ça c'est une putain d’équipe !"
Charles fait vrombir son V8 et nous arrivons en un clins d’œil dans la cité. Les "LeManoises" sont jolies et me font ma photocopie, mieux : l'une d'elle cours sur un rond point pour me rendre ma carte d'identité. Oui parce que au moins deux fée se sont penchées sur mon berceau, la première m'a donné le don d'être un clown, la seconde, celui d'être un gros boulet.
Nouvel arrêt, le distributeur de billets et la supérette. Je cherche de quoi me faire pardonner... Un régime de banane en offrande fera l'affaire. (A vrai dire, je n'ai pas trouvé mieux)
Le problème étant réglé avec un certain brio, j'entre enfin dans le camping et rejoins l’équipe. Je peux souffler...

11h : H - 5h : Trois pour Mille

 

Un rapide petit dej' dans le ventre, je prend, avec une partie de l’équipe, la route du centre administratif, là ou nous allons récupérer dossards et matériel. Charles Assflavour tout exalté d'être promu capitaine de l’équipe pour la durée de la compétition nous accompagne. Il nous faut maintenant traverser le camping qui fait bien ses 600 mètre de long, chemin durant lequel nous avons pus voir toute sortes d'individus plus ou moins étrange, des types habillés en bigoudènes, d'autre en chats roses, je crois avoir aperçu un Hobbes avec un petit Calvin dans un coin. Quelques filles en mini-jupes me font penser que j'ai eu raison de venir. Nous passons devant un parterre de tentes toutes semblables les unes aux autres, le modèle qui s'ouvre en 2 secondes. L'occasion pour nous de se rendre compte que les affaires marchent bien pour une certaine chaine de magasins de sport, mais aussi de nous demander comment font les gens pour ne pas se tromper. Nous repérons un bout du circuit et surtout l'entrée d'un tunnel qui va nous falloir emprunter. Il est maculé de graphittis plus ou moins classe et surtout utilisé par des types possesseurs de patins taillés pour ce genre de compétition. Des trucs en mousse, tout légers, avec des roues gigantesques, profilées, et des platines à rebonds ce qui leur permet de parcourir facilement vingt mètres en une foulée. Sans renier nos quads, stables mais poussifs, nous envoyons quelques mauvaises ondes mentales à ces quelques 98% des challengers. Viens ensuite une côte qui longe les infrastructures autour de la ligne de départ, je me moque des quelques mecs qui souffrent en la grimpant, mais Sneaky Blondie m'annonce que nous allons en avoir une bien pire sur le circuit... Longue de 650 mètres... Nous parvenons enfin au stand administratif ou une queue s'étant au pied d'une sculpture passablement abstraite et moche qui ne m’évoque rien d'autre que le chausse-pied du surfer d'argent.
L'attente et longue, la file n'avance pas, les gens autour de nous sont déjà lassé, en colère... Ça promet ! Je me distrais en lisant les instructions de la compet' :
Le circuit fait 4,2 Km
Le premier coureur doit démarrer pieds nus et faire deux tour avant de passer le relai.
Nous allons avoir deux puces à accrocher à notre cheville, nous devrons nous les passer en plus de nous donner le relai. L’échange des puces se fait au paddock. Grosso merdo, après avoir effectué un tour, nous donnons le relais au prochain, qui part fissa, et allons donner notre puce à celui qui lui prendra le relai.

Nous comprenons bientôt que le staff et trop peu nombreux sur ce stand, Notre présidente et notre capitaine nous demandent d'aller prévenir les autres (parti chercher de quoi faire un barbeuc' ) qu'il va falloir se préparer pour la parade de 13h30.
Nous regagnons le campement en courant, Habillé, patins au pieds, tout le monde est prêt.

13h : H - 3h : First blood

Nous accédons au cœur de l’événement. Notre capitaine n'a pas pus nous rejoindre malheureusement à cause d'un mauvais timing, mais nous sommes au moins onze d'entre nous à participer à cette parade. Des gens de tout horizons et de tout âge nous entourent. La plupart sont déguisés et gueulent comme des sauvages. Nous sommes à la fois intimidés et impressionnés mais surtout ravis d'être là.

Panorama sans titre1
Bon là y avait moins de monde, mais là photo à été prise à la fin (probleme de batterie)

La parade démarre enfin, elle est surtout un prétexte pour repérer le terrain, pour connaitre le circuit. Nous entrons donc tout de suite sur la fameuse pente, celle qui s’achève par une arche "Dunlop", les gens la grimpent avec difficulté, il soufflent, galèrent, nous avançons tranquillement sur les tampons de nos patins, une promenade de santé pour nous. Un homme me pointe du doigt, hilare.
_"Hey Dewby boy ? U wanna wun dhe wace ?"
_"Heuuuuuu... Yaiss ?!"
Il pointe alors du doigt mes mains nues, sans proteges-poignets
_"Black ! Tou-height ! Youniform Vayoléchiun !" et continue sa route, nous le reverrons quelques instant plus tard, nous demandant de lui promettre de ne pas faire de blocages légaux durant la course.

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Et puis viens le truc le plus kiffant du weekend, la descente Dunlop. Une pente qui permet de prendre de la vitesse, elle est plate, se termine en courbe, et passé les quelques décamètres qui l'aurait rendue casse-gueule, elle nous entraine à vive allure, drapeau brandi au travers de la foule. Le giga-pied ! D'autre descentes sont à venir. Quelque lignes droites. Nous revenons sur la grille de départ et repartons pour un nouveau tour, traquillou. La montée est refranchie tranquillement.
Alors que je m’apprêtait à la redescendre, un homme me percute, il à des rollerblades aux pieds et ne freine pas. Je lui donne mon bras pour qu'il se stabilise mais je le sens parti dans la descente. Très vite je le dépasse et le bloque en "front" comme je le fait souvent au roller derby. Il me remercie et reprend sa route. L’événement me fait piger que la plupart de ces gugusses ne savent que aller dans une seule direction: en avant, il ne savent ni tourner, ni freiner, ni éviter un obstacle et je comprend que cette pente va être dangereuse.
Je part néanmoins confiant, surtout que j'ai hérité du drapeau des filles, je prend la tête et m’éclate, je dépasse plusieurs personnes, et freine enfin. Je cherche mes coéquipiers, il y a foule, un groupe est par terre, à la fin du virage, les secours approchent. Je repère le drapeau des Zombeers sur le sol. "Ah merde !"
Trois des notres sont à terre, certains se sont pris le drapeau dans les pieds et se sont fait bloquer les roues par le tissus. Plus de peurs que de mal, mais quelques bras et genou en sang. Et notre magnifique flag qui inaugurait sa premier sortie se voit orné de 4 trous. On se console en se disant que, représentant un zombie, il faut bien qu'il soit un peu abimé, sinon "ça le fait pas", l'idée de le tacher un peu plus avec du sang est évoquée mais pas retenue. Le temps que toute le monde se relève et reprenne ses esprits, un homme, sans doute le meilleurs des sportifs que nous avons eu l'impudence de gêner avec nos blessés que nous laissons trainer un peu partout nous fait savoir que "SORTEZ DU VIRAGE PUTAIN !", Nous rentrons allumer le barbeuc'.

14h30 : H - 90min : La Cantina

Barbeuc' dans le ventre, nous nous organisons un minimum, Doc Mamba prendra les deux premiers tours, surtout, nous calculons nos ordre de passage et convenons de trois équipes qui se relaieront pour le temps de sommeil.

Team 1 : Sneaky Blondie, Chucky, Wolfie Disaster, Docteur Crowley : roulera de 19h à 22h et reviendra au environs de 4h du matin.
Team 2 : Bibu Profene, Sorry Calamity, Sick, Charles Assflavour : 22h à 1h
Team 3 : Xena Tenta, Frida Saccage, Benny Hit, Doc Mamba : 1h à 4h

Le repas est rapidement avalé, tout le monde viens pour voir le départ, mais surtout investir le Box et le paddock "Box 15, moquette 15" nous à on dit... Alors que le temps se couvre méchamment, nous prenons conscience de la distance qui sépare notre campement de notre QG. presque 2 bornes... Nous arrivons, moites de transpiration et d'une pluie fine au milieu d'un microcosme particulier. Les gens sont assis, sur le sol, sur des caisses, des lit de camps. Un bordel total règne sur l'endroit, nous prenons nos repères et essayons de marquer notre territoire, surtout, nous prenons possession de la parcelle la plus proche des prises électriques.
Je jette un œil tout autour, les gens discutent et se préparent, ça parle de tout et de rien : "Il à écrit quoi Jules Verne ?" _"Fight Club !..." _"Ah oui ?"

2014-06-29 15

 


15h45 : H - 15min : Lancement et Raviolis

L’adrénaline commence à monter doucement. Doc Mamba, sous la flotte, en chaussette se tiens prête. Top départ, elle chausse rapidement, et fait partie du premiers quart à être partie rapidement. ça hurle, ça gueule. On est trempé mais joyeux. Nous prenons conscience de l’écart qui nous sépare des champions, et surtout des mecs en solo, venus avec leur équipage et leur patins high-tech à rétro-fusées qui les font presque revenir alors que certain n'ont pas encore démarré. Ces mecs hyper entrainés nous feront mordre la poussière, mais qu'importe, nous somme venu pour l’expérience, pour le faire, pour voir, pour en chier, et pour souffrir avec le sourire...
Le temps passe, l'equipe 1, s'en retourne au camp sous la flotte. Lorsque je parviens aux tentes, je suis encore en short. Sneaky Blondie et Chucky tentent de faire cuire des conserves avec un réchaud et une casserole. Nous somme étrangement fatigué. L'evenement nous à déjà épuisé.

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Peut être prenons nous conscience de ce qui nous attend, peut être est-ce la pluie qui devient battante qui nous mine le morale. N’empêche qu'on reste là, un moment, à contempler les raviolis de Sneaky Blondie qui respirent littéralement dans la boite de conserve et tentent de s'en échapper. Pour ma part je tente de me nourrir avec des pâtes saveur "bœuf" qui passent mal. Il est 19h et je repart avec la conviction que je vais les gerber quelques part sur le circuit...


19h15 : H + 195min : One Lap...

C'est parti ! J'ai amené mon carnet à dessin, de peur de me faire chier, mais je sais que je n'aurais le temps de rien. A mon arrivée, tous les mecs du secteur ont les yeux rivés sur les écrans des box qui jadis montraient les scores et positions de chacun, mais qui maintenant diffusent le mondial de foot. Encore une fois, on donne plus d'importance à certain sports qu'à d'autres, et cela me débecte passablement. D'autant plus que jamais la grille des scores ne reviendra...

Je me prépare, prend place sur la moquette, il pleut toujours, "une bonne petite drache" comme on dit... Mais tans pis, ce n'est que de l'eau... Je m’échauffe sur place, fait le malin, danse un peu, fait des flexions... J'ai un peu les foies pour mon genou qui déconne depuis un mois et demi... Je vois Bibu Profène qui arrive... J'ai bien la puce à la cheville... Je prend le témoin et je m'élance...

Ok, je trouve tout de suite mon rythme, je me fait doubler, mais j'en dépasse pas mal... Je passe la ligne de relai, merde ça glisse, j'entame la montée Dunlop, je respire, je me concentre pour ne pas finir en apnée comme à chaque fois que je fait un effort... J’exagère tellement que certain sont gênés par ma respiration bruyante, je m'en fout, je les met à l'amende en grimpant cette foutue côte, je passe sous l'arche Dunlop, et me positionne tout schuss pour descendre. ça glisse bordel, la pluie me bat la tronche, et je sais que je n'ai pas intérêt à me viander... Sinon je ne me relève pas ! Ou alors je ne sais pas dans quel état... Je prend de la vitesse, un peu trop, mon patin droit vibre un peu, je me stabilise et entame la seconde montée... Mes quads se freinent rapidement, je ne profiterais pas de l’accélération, je suis rattrapé par les "in-lines" et les patins de courses, et cette pluie qui m’empêche d'avancer merde ! C'est rageant... Seconde descente, pas de soucis, je reprend de l'avance... Mais c'est irréguliers... Je prend la troisième pente en serrant le virage en épingle sur l’intérieur, c'est une vrai patinoire... Je suis déjà maflé et je n'ai fait que un tiers du trajet...
Une fille en imper me tend une bouteille d'eau, je lui dit "merci" et l'empoigne comme un sauvage pour être sur qu'elle ne me tombe pas des mains. Connerie ! La bouteille est déjà ouverte, je met la moitié de l'eau par terre et le reste dans mes jambes. Pas grave... Il faut continuer à pousser, je doit au moins dépasser les vieux et ceux qui ne savent pas patiner... Je roule je roule... Je pensais que c'était plat mais en fait c'était une montée... Re-merde ! Je continue, c'est encore une épingle, un type devant moi se casse la gueule, je prend mes précautions, mon patin gauche déconne, je manque de tomber, mais garde mon équilibre.. Ok, zone dangereuse ! Je doit m'en souvenir... je vois la zone de relais, il faut pousser... Je distingue Sneaky Blondie prête à partir, aller, dernier sprint ! Elle prend le relai, "... 'ait gaffe 'à 'a pente, 'est dangereux !" c'est mon premier tour et j'en ai chié... Merde ! Je vais jamais y arriver...

20h15 : H + 255min : Deux, trois, quatre...

Je suis au paddock, et j'ai une sale gueule ! Je vais m’assoir dans un coin, les vêtements moites, et j'essaye de me remettre. Ravis d'avoir embarqué ma veste polaire j'essaye de me réchauffer. Des gens discutent de la météo "Il fait 30° habituellement", là il en fait 10.. 12... Dans ces eaux là... Je me console en songeant qu'on n'est pas en hiver. Sneaky reviens, et ensuite Chucky... Je sais que ça s'est passé pour elles de la manière que pour moi, On pensait aller plus vite et on l'aurait sans doute fait sans cette flotte qui très rapidement entrera dans nos patins.
Je me prépare, prend le relais à Wolfie disaster et entame mon second tour... Étrangement ça va mieux. La montée, les descentes, le faux plat, l'eau, la dernière ligne droite... Je suis fier de moi... Je me pose un peu... Je tente de dessiner... Les mecs absorbés par le foot feront de très bons sujets... Ils ne bougent pas, ou peu, et ont des expressions intéressantes... Malheureusement, j'ai le traits de quelqu'un qui ne va pas bien, j'ai du mal à structurer mes formes, mes lignes... J'abandonne très vite, il faut que je fasse mon Troisième...
Ok, je suis sur la moquette de départ, je m’échauffe à nouveau, quelques flexions, j’entends la chanson "Fireworks" de K. Perry, ça donne la pèche mine de rien... D’ailleurs ce truc sera entendu à peu près toutes les 10 minutes :





C'est reparti, la même mais en mieux... Je reviens trempé, je vois à la tête de mes coéquipieres qu'elle ont elles aussi trouvé leur rythme, je tente de me sècher, et surtout, je déchausse mes patins.

22h : H + 6h : Le quatrieme et dodo...

J'ai viré mes patins, mes chaussettes, c'était tellement désagréable que ça m'a pris un quart d'heure... Sneaky reviens et me rappel que l'autre équipe va arriver, mais qu'il peuvent être en retard, et surtout qu'il y a un risque qu'il soient 3 et non pas 4 (je n'en n’évoquerais pas la raison), il me faut donc remettre mes fringues trempées et glacées... Je râle, je chouïne comme un gosse... Tout est gelé ! Alors que j'enfile mon patin gauche qui fait "flok flok" au passage de mon pied tellement il a pris la flotte, l’équipe arrive... Ils sont... Un... Deux... Trois... Rhâââ! Il sont Quatre ! Ah les salauds ! Rien à battre, je fait un quatrième tour ! Je n'ai pas remis mes fringues pleines de flottes pour rien ! Je retourne sur la piste.. Le soleil s'est couché, il fait noir ! La montée se fait les doigts dans le nez... il s'est un peu arrêté de pleuvoir et je vois que le bitume drainant a commencé à évacuer la flotte, il y à des bandes plus sombre sur la descente, elle sont plus sèches... L'occasion de prendre un peut de vitesse!.. Je me jette la dedans un peu connement... Les bandes sèches ont une fin... Le reste du virage est une cuvette noyée, j'arrive la dedans trop vite, j'essaye de me décaler, je sais que si je tente de freiner ça va mal se passer... Je dévie pour tourner, d'abord un peu, ensuite beaucoup... Je sais que mes roues commencent à être portées par l'eau. Je fini en drift total, en train de déraper, de glisser sur au moins 5 mètres parallèle à la piste... Je viens de me faire une méchante frayeur. Le reste du tour se fait un peu plus prudemment, mais chaque foulées se termine par un dérapage. Devant moi quelqu'un à encore chuté, et est embarqué par les secours. La fatigue commence à avoir raisons des concurrents, ce quatrième tour était peut être une connerie... J'arrive finalement sans encombre, je donne mon relai et rentre en compagnie des filles. J'ai demandé à Sick si je pouvais occuper sa tente. Il est d'accord... Il me faut un matelas, un oreiller... et peut être un nounours...
Arrivé au campement, je me rue sur la tente de Sick, il l'a fermé avec un cadenas... Je n'ai pas le courage de refaire la route et d'aller lui demander les clef, je prend place dans la voiture de Wolfie Disaster... C'est la deuxième nuit que je vais passer là dedans... Je me couvre avec mon imper trempé, je sais qu'il fait super froid, mais en fait j'ai quand même chaud...


04h : H + 12h : 5, 6, 7...

Nous sommes de retour, l’équipe trois à l'air d'aller bien, rien de trop grave, juste de la fatigue... Tans mieux... Aller vous reposer, vous l'avez mérité... Sneaky Blondie prend le relais tous de suite pour garder l'ordre de nos passages, je passerais donc maintenant en dernier vu que j'ai fait un tour de plus tout à l'heure. Ok, on est claqué, fatigué... je sais que j'ai juste somnolé dans la voiture et les filles n'ont pas mieux dormi compte tenu de nos voisins bruyant... J'entame mon cinquième tour... Argh, ça fait mal... la monté Dunlop est plus pentue que tout à l'heure, c'est évident... Qu'est ce qu'il s'est passé pendant ces six heures ? Tout le monde est fatigué autour de moi, et je ne reconnais plus le terrain... Mes cuisses commencent à faire la tronche, et j'ai la tête qui tourne... Je me fait doubler, même par des vieux... Je me surprend même à freiner dans la pente... Sans doute des reste de la frayeur de tout à l'heure... Je prend de l'eau au point de ravitaillement... Ça va un peu mieux... J'ai un patin qui glisse, mon genou tape sur le sol, et sur la protection... Je me releve toute de suite. Un mec à coté de moi me dit "Wow"... Bah ouais mon gars, c'est ça du roller derby...
Je fait le malin mais c'est sur la rotule faible que je suis tombé... Et j'ai mal ! Le mec me dépasse et me distance, je fini mon tour sans réussir à sprinter.

De retour au box je plonge sur la bouffe, Chucky jette un oeil sur le classement, "On a régressé", la reprise est mauvaise pour tout le monde. Je prend le reste du temps pour dormir, allongé sur le sol, mon bandana sur les yeux.

Le sixième tour se passe mieux, je suis plus réveillé, paradoxalement, le septième aussi, alors que je dors entre les relais... L’équipe suivante arrive... Super... Je vais pouvoir me reposer... Manque de bol, une personne à besoin d'assistance et part avec les secours. Je suis éveillé, j'ai mangé, je fonctionne relativement bien... Je prend donc un huitième tour pour en épargner un à mes coéquipiers.

 

8h : H + 16h : Les patins dans les côtes...

 

Je me retrouve le nez dans mon imperméable, malgré les objections de mes camarade, je ne me suis pas senti la force de refaire le trajet jusqu'au campement, de batailler avec la pluie et les tentes trempées. Dans le box il fait sec... Je parviens à dormir... Sur le béton, dans certain relents d'huiles et de gasoil incrustés dans les murs. Je prend conscience que des voitures d'exceptions sont passées sur ce circuit, et que je dors là ou sans doute un véhicule de légende à été présent... Et pour tout dire, j'en ai absolument rien à battre... Je parviens à sombrer quelques heures, je fait des rêves où je suis poursuivis... Parfois je prend le patins de quelqu'un dans les pieds, ce n'est rien... Il y a juste ce con qui me réveille en me foutant ses roues dans les cotes... Et encore... Et encore... Je ne suis pas un meuble bordel ! Fait gaffe !.. Il farfouille le compteur électrique... En fait, il s’avère que notre utilisation prolongée du sèche cheveux pour nous réchauffer à fait sauter les plombs... Je ressombre... Quelques heure de plus... Benny Hit fini par me réveiller... Je part chercher mon portable, et une fourchette... J'ai faim, et du taboulet dans mon sac. Le temps de faire un aller retour au camp, de discuter avec la team 1 et de revenir, une autre personne sollicite l'attention des secours... On héritera d'une belle couverture de survie bien dorée... (Que j'ai encore en ma possession d'ailleurs ! ) On me demande de prendre son tour, un dernier tour... Ce sera mon neuvième ! Il y a du soleil ! La route est plus agréable, le sol est pas plus sec, mais le soleil ça réchauffe... Une petite éclaircie d'un quart d'heure rien que pour moi ! J'étais content !

12h : H + 20h : 10th Allons y ! Allons z'o !...

 

Je fait un point rapide... Je suis encore d'attaque... Enfin pas vraiment... Mais j'ai fait neuf tour alors que je pensais ne pas y arriver... Je viens de faire mentir mes profs d'EPS et la plupart des gens qui ont un jour eu une opinions à propos de mes capacité sportives. Il s'est remis à pleuvoir mais "I don't Care !", je veux faire mon dixième ! Si je le fait ça veux dire que j'aurais parcouru 42 bornes ! 42 sur ce circuit, 42 c'est le chiffre sacré, la réponse à la vie, à l'univers et tout l'reste ! Je veux 42 ! J'annonce que je ferais mon dixième tour, ce n'est pas négociable ! D'ailleurs je n'ai pas déchaussé depuis que je suis revenu tout à l'heure... Depuis 4h du mat'.

Je vais sur la ligne de départ... Je m’échauffe... Aller mes genoux ! Aller c'est le dernier... J'encourage le gauche qui à mal depuis la chute... Et je félicite le droit parce qu'il compense depuis le début pour son pote, et qu'il morfle aussi. Je vois Sick arriver... Il est dans le même état... On est tous dans le même était, crevé, lessivé, il est temps que ça se termine...
Ok, le relai est pris, la pluie à recommencer depuis quelques minutes mais je m'en fout... Durant la montée Dunlop je vois un gars avancer lentement, un homme noir d'une quarantaine d'année, il a la démarche d'un pingouin qui galère dans un pédiluve, et des peluches accrochées sur les patins... Il à l'air de s'amuser comme un gosse... Je me marre bien, et ça m'file du courage pour remonter cette pente. Je passe sous l'arche sans prendre le temps de souffler, et continue de patiner comme un dingue dans la descente... Avant de comprendre que je suis en train de faire quelque chose de très con j'ai déjà pris beaucoup trop de vitesse. J’écarte les jambes pour être plus stable... Au moins le sol est plus sec et je ne fait plus d’aquaplaning, je voudrais ralentir mais je sait que si je tente quoi que ce soit je vais me tôller... Je débranche mon cerveau et assume ma vitesse, ce sera la deuxième frayeur de la journée. Je parviens sans trop d'effort sur la deuxième côte, et pousse un peu pour dépasser un jeune avec des patins de course et des roues vert fluo... Il jette un œil à ma tronche qui visiblement ne lui reviens pas et, ensuite à mes patins, et me fait savoir que c'est normal que je le dépasse parce que "Bah ouais... Toi t'as des quads aussi..." Je ne répond pas, et enchaine les deux dernière pentes, j'aurais presque voulu faire un nuage de poussière derrière moi et crier "Bip bip !", Ok j'avance bien, j'ai retrouvé un bon rythme. Je vois quelqu'un qui patine lourdement en serrant la limite de la piste, je résiste contre la tentation de lui faire un blocage de derby et l'envoyer dans la pelouse. Le ravitaillement d'eau est une bénédiction, je prend une bouteille et la vide en quelques secondes. Ça me donne un dernier coup de fouet, je parviens à la dernière ligne droite, pousse comme un malade... Un Coéquipier dont j'ai oublié l'identité me fait signe, je lui fait comprendre qu'il doit rouler... Je fonce, lui met le relai dans les mains... 3... 2... 1... Poussée !
Je rentre au box, tout fier, comme un gosse qui aurait eu 20/20 à sa dictée : "Hey ! HEY ! J'ai fait dix tours !"
_"C'est bien..."
_"..."
_"................. T'as fait dix tours mais tu fouettes !"


 

13h : H + 21h : La team des warriors...

C'est fini pour moi... Je me suis habillé avec des fringues sèches, et surtout je me suis pris une douche... Je reviens tranquille et frais... Je profite de mon passage pour faire un crochet par le stand des ostéopathes... Un service gratuit que je m’étais promis de visiter avant mon départ. Un type viens à ma rencontre, me demande si j'ai un problème particulier, je parle de mon genoux qui déconne. il me fait me déshabiller... Et donc arborer mon caleçon multicolore du plus bel effet, le bleu, blanc, rouge, et avec des statues de la liberté partout... Bon, il n’a rien trouvé de particulier mais m'a débloqué un vertèbre qui faisait mal... c'est déjà ça ! De retour au box, je vois la dernière équipe... Les guerriers qui ont choisis de continuer et finir la course. Doc Mamba, Sneaky Blondie, Wolfie Disaster, et surtout Bibu Profène qui clôturera les 24h...


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15h45 : H + 23h45 : Voir le Mans et survivre...
Nous sommes prêt, et content de nous ! Bibu Profène à pris la puce, le relais, et à choisis d'assumer les deux derniers tour... un mauvais timing lui en aura fait faire trois ! Nous sommes dans les gradins et on gueule comme des tarés

Bordel que j'aime cette équipe !

Panorama sans titre2

Au final nous aurons clôturé les 24h du Mans en roller, avec un classement plutôt pas dégueulasse pour une équipe de quads (je n'ai plus les chiffres exact sous les yeux, mais ça représente quelques chose comme 350e/500 et plus de 390 km parcourus)
Très vite nous repartons et levons le camp, une distribution de médaille se fait, le truc qui ne veux rien dire, avec un matériau moitié plastique, moitié métal. Ça veut rien dire, mais ça veux tout dire quand même. On est tous super fier de porter ce truc au cou, le truc qui montre que nous avons achevé ces 24 heures.

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Nous repartons donc fierement... Au final il nous reste la fatigue, des chips, et 600 bornes à parcourir pour rentrer chez nous...Pour ma part ça aura été un retour de nuit en piquant du nez et en envisageant serieusement de dormir sur une aire d'autoroute mais refusant de passer une troisieme nuit dans la voiture.
Au final, maflé, épuisé, je serais rentré sur les coups de 1h du matin, en cherchant desesperement mes clefs pour franchir une barriere de parking.

L'experience aura été rude pour tout le monde... Et alors que je me remet, tout mon corps refuse, de toute les cellules qui le compose, que je refoute un jour les pieds là bah. Pourtant je sais qu'il y a de forte chance, qu'avec une meilleure preparation, surtout la possession d'une bouilloire et de bouillottes pour les nuit froides, il y a de forte chance que je tente de faire 11 tours l'année prochaine...

Merci à toute l'equipe !

 

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