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Epilost
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26 octobre 2008

Revenu de l'enfer

Non !
Non je ne me force pas. Je fait ici mon mea culpa après une semaine depuis ma dernière mise à jour où j'ai exprimé, ou plutôt tenté d'exprimer, mon désarroi devant la page blanche de l'inspiration éphémère de mes imbécillités hebdomadaires...
Disons simplement, que ce n'est pas tout d'écrire des conneries, il faut encore les trouver...
Si je veux me prendre pour un chroniqueur de la toile comme j'aime parfois le penser, il faut bien quelques contenus, et je doit dire que ce doit être lassant pour vous, de me voir commencer chacun de mes textes par une introduction expliquant le peu d'idées résonnant au fond de ma caboche.

Sauf que... Justement aujourd'hui... Je n'ai pas vraiment d'idée...
Je sais, je le sens, je vais perdre ici toute crédibilité. Alors comme d'ordinaire lorsque je n'ai rien à vous offrir, je vais vous faire part d'une petite tranche de vie. Où du moins, pas totalement, vous vous doutez bien que ce n'est pas totalement innocent.
Et puis je dois encore et encore rechercher le second degré, on m'a encore dit récemment que j'étais narcissique dans mes textes. (On m'a aussi dit que j'avais un skyblog, mais c'est une autre histoire...)
Je suis narcissique ?
Bien sûr ! Tout à fait. Ne le sommes nous pas tous un petit peu ? (Tiens c'est marrant comme phrase ça "Ne le sommes nous pas tous un petit peu" si si, dites la a voix haute, vous verrez) Question, vous avez des miroirs chez vous ? Oui ? Bah vous êtes narcissique, c'est tout... Na...
Bon, je vais tenter de rendre mon discours un peu plus cohérent, parce que je vous sens décrocher. En plus je suis malade, ça doit se sentir. J'ai attrapé une méchante angine, ma voix se brise et déraille, on dirait un gosse de treize ans en train de muer.

Bon aller je commence.
J'ai dans mon entourage, un militaire, un fier compagnon, patriote et tout et tout, qui, je le sais, sert son pays avec honneur et fierté (c'est pas moi qui le dit, c'est les vétérans grabataires qui lui rendent son salut)
Bref, ce glorieux personnage, est sur certain point mon parfait opposé, moi même tiens le patriotisme en sainte horreur et à tendance à me montrer des plus radical et primaire quant au militarisme latent dont on nous bourre les esgourdes au 13 heures.
Pourtant, je doit dire que confronter nos opinions, reste, avec tout le tact nécessaire, très enrichissant, et puis, lorsque nous avons le recul et l'autodérision qu'il nous faut, alors les discutions s'emballent et s'allégent, et on se dit, bras d'ssus, bras d'sous, que tans qu'on aura du mc do entre les mains et le besoin de nous marrer, alors il nous en faut peu pour franchement déconner.
Nous étions au chaud, graillant nos hamburger ce jour là. Je venais a l'instant de le récupérer à la gare locale, et le conduisait en voiture jusqu'a son logis, là ou règne sa vrai patrie.
Mais un big mac, ça ne se refuse pas, et nous voila face à face, dans l'usine pharmacologique la plus riche du monde, à échanger les nouvelles et le temps qu'il fait à tel où tel endroit de l'hexagone.
Pourtant, quelques ironies quant à son retour dégingandé firent naître le récit d'un soldat, pur et dur comme on en voit dans les films à l'eau de rose où Ryan retrouve sa maman et tout son patelin après avoir perdu la plupart de ses compagnons d'infortune et de ses membres.
Le temps aidant, nous avions peaufiné tout deux le portrait de ce soldat imaginaire que nous voulions américain, et ainsi, hier soir, sortant tout deux le char d'assaut velu qui me tiens lieu de compagnon canin, nous nous mîmes d’accords (tiens ça aussi c'est marrant comme phrase...) Nous nous mîmes d’accord pour en faire un Epilost à part entière.

Attention séquence émotion, musiques et tout:


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Découvrez John Williams!

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Le froid et la mort l'avaient presque gagné.
Il sentait entre ses mains, l'eau d'une pluie glacée lui couler entre les doigts, mêlée de glaise et du sang de ses camarades.
Les lumières vives assaillent ses yeux, il ne sait si c'est le tonnerre ou les grenades ennemies occupées à tous les décimer, il ne sait si c'est le tonnerre ou le fracas des chars tout autour de lui.
Il sent son coeur battre et lui marteler les temps, à genoux dans la boue, il ajuste son casque d'une main et se relève avec l'autre, noyant partiellement son arme dans les flaques brunes.
Il respire, il couve le champ du regard, là ou s'amoncellent les corps et les brasiers, les épaves flambantes et éventrées de machines guerrières. Les pétarades de mitraillettes le rappellent à la dur réalité, il s'élance soudain, tirant à tout vas, hurlant sa rage de vivre et plongeant dans un nouveau cratère d'obus.
Il est à couvert, les tirs ennemis fusent au dessus de son crâne, ils s'arrêtent soudain... L'occasion d'avancer, encore et encore, traînant peu être le petit bleu qui eu moins de chance que lui, mais qui s'accroche tout de même.
Juste le temps d'entendre, d'entendre et de voir l'engin rouler à ses pieds, un sursaut, un cliquetis.
L'éclair jaune l'emporte, il n'est plus...

Il s'éveille dans un faible cri, et la chaleur du soleil d'été le rappel à la douce réalité.
La vitre de l'autocar cahotant est lisse et douce contre sa joue. Quelques regards inquiets se détournent du sien...
Il est bientôt arrivé... La route lui semble familière, la colline aux coquelicots avec le vieux chêne, les champs du vieux Harington , les blés dorés au soleil, et dans la vallée, cette petite ville du Tennessee qu'il n'aurais jamais du quitter.
La route est plus stable, le véhicule s'arrête devant les commerces, il est le seul à descendre.
D'abord avec prudence, il porte son bagage sur l'épaule et s'aide de sa béquille. Lorsque sa jambe de bois est posée sur le ciment de Main street il gagne en assurance.
Le conducteur le salut, et s'en referme les portes derrière lui.
Il respire l'air de son enfance, un homme l'observe avec insistance... Le vieux Jerry chez qui il allait voler des caramels étant enfant. Leurs regards se croisent, il porte son béret à sa tête et reprend son chemin sans un mot...
Les rues n'ont pas changés, et les feuilles rouges parsèment comme toujours le gazon vert de cette petite maison à la barrière blanche.
Il laisse courir ses doigts sur chaque planches, laissant filer parfois les branchages rebelles de vieux arbustes.
La petite porte grince toujours autant, sous la véranda, un vieux chien lève l'oreille, et les yeux, puis courre à sa rencontre.
Derrière une petite fenêtre, une frêle dame usée d'inquiétude lâche sa vaisselle et ne peu contenir ses larmes devant l'homme qui se tiens, accroupi dans l'allée du jardin, la main perdue dans le pelage du labrador.
Elle hurle le nom de son mari à travers la maison, et sort sans attendre de réponse, courant elle aussi se jeter dans les bras de son fils revenu de l'enfer...
Ils échangent modestement des riens, devisant comme si il n’avait quitté la maison que la veille.
Elle l'aide à avancer jusqu'a l'entrée, les roues d'un fauteuil s'arrêtent à quelques centimètres des trois marches de bois.
Faisant craquer le cuir du siège, le père du garçon, ayant perdu ses jambes à l'aube des conflits le salut dignement, ne pouvant réprimer un rictus et un oeil complice...

Le petit monde s'engouffre dans la bâtisse, la mère s'attelle à la confection d'une tarte aux pommes tandis que les deux hommes se sépare devant le grand escalier menant à l'étage.
Le soldat pousse la porte de son ancienne chambre avec milles précautions.
La pièce, illuminé du soleil de midi n'a jamais bougé, nul doute que sa mère y fit régulièrement le ménage dans l'attente de son retour.
Il pose son bagage contre la commode ou sourit encore un cochon tirelire aux couleurs passées, et s'assied sur son lit.
Là, sur la table de chevet à coté de laquelle gît maintenant sa béquille, il retrouve une vieille carte de base- ball et une balle signée d'un joueur idolâtré quelques année plus tôt. Alors, doucement, il entonne les premières mesures de la bannière étoilée, murmurant doucement, et avec foi "
 Oh, say, can you see, by the dawn's early light..."

A quelques rues de là, le vieux Jerry à retrouvé ses souvenirs, et se fait un devoir de rencontrer la fille de son propriétaire, la jeune Anna, elle fini de servir et de nettoyer les verres dans le restaurant de la station service.
Il entre dans l'établissement, courbé comme à l'ordinaire, et va se poser au coté de la jeune fille en uniforme rouge et tablier de lin, occupée à passer l'éponge sur les tables. Elle ne l'a même pas remarqué, mais il glisse quelques mots à son oreille, entre les mèches blondes.
Ses gestes se stoppent soudain et son souffle n'est plus, elle écarquille les yeux et les pose sur le vieil homme qui lui adresse un sourire sans dents mais plein de ridules.
Elle retient une larme et s'élance soudain, sortant du magasin l'éponge toujours dans les mains...

Le tableau s'achève sur les pelouses d'un cimetière blanc et fleuris, la où s'alignent, sans distinctions, les croix immaculées des héros de la vallée, qui payèrent la liberté au prix de leur sang.
Les fleures posées devant le nom du grand père, victime de la première guerre, puis la famille s'en va se recueillir sur la sépulture du frère aîné mort quelques mois plus tôt...
Une silhouette se découpe dans le soleil couchant, où le ciel se mêle de la teinte des arbres.
Elle marche par accoups, alors qu'il se retourne, appuyé sur son unique jambe. La lumière éclaire son visage et il reconnaît alors, l'adolescente avec qui il jouait sous le vieux chêne de la colline aux coquelicots.
Elle pleure au creux de son épaule, maculant l'uniforme vert de larmes salées.

Il est revenu, l'enfant de la vallée, quelque part dans le Tennessee...

Noir

Générique...


Attendre...

Oscars...

Merci bien :)

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Commentaires
M
C'est beau ... Snif ... :'(
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